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Soutenance de thèse Cécilia LARTIGUE
23 novembre 2022 à 14:00 | 17:00
Titre : « L’écologie sans politique : les discours des youtubeurs français et mexicains autour de la problématique environnementale »
Directeur et directrice de recherche :
- Muriel Lefebvre
- Guillaume Carbou
Membres du jury :
- Marieke Stein, ENSTA Bretagne, examinatrice
- Andrea Catellani, Université catholique de Louvain, rapporteur
- Etienne Candel, IUT de Paris – Rives de Seine / Université Paris Cité, examinateur
- Brigitte Juanals, Université Aix-Marseille, rapporteure
Résumé :
Depuis plusieurs décennies, la protection de l’environnement est devenue une inquiétude au niveau mondial et un sujet d’intérêt dans les médias, notamment sur les réseaux sociaux. Dans ce contexte, cette thèse vise à décrire la façon dont les « youtubeurs » donnent du sens à la problématique environnementale. Pour ce faire, mobilisant une méthodologie d’analyse du discours, nous avons étudié les stratégies discursives de youtubeurs et les « récits » qu’ils construisent à ce sujet. Dans une optique comparatiste, notre corpus est constitué de vidéos françaises et mexicaines sur YouTube, deux pays contrastés en termes géopolitiques, économiques, sociaux et environnementaux.
Cette thèse montre que les stratégies discursives des locuteurs obéissent, en grande partie, aux « règles » de la plateforme YouTube pour augmenter leur visibilité, telle que la recherche de captation, de crédibilité et de légitimité. Cette inscription dans des logiques de captation de l’attention a des effets majeurs sur les modalités de traitement de la question environnementale. Ainsi, la problématique environnementale est généralement abordée dans notre corpus en laissant peu de place aux discours complexes et approfondies, au profit d’approches fragmentaires et spectacularisées. Au final, notre thèse met en lumière les modalités techno-discursives de production d’un discours dépolitisé sur l’environnement : YouTube, via son architecture technique, son modèle économique, et les pratiques attentionnelles qui s’y développent favorise en effet la circulation d’un discours environnemental qui reste superficiel et relativement individualiste.