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Soutenance de thèse Neşe Öztemir (Médiapolis)
13 décembre 2018 à 14:00 | 17:00
Scènes de Genre
Les séries feuilletonnantes turques et leurs publics : le cas de Poyraz Karayel
Le jury est composé de :
Marlène COULOMB-GULLY, Professeure en Sciences de l’information et de la communication à l’Université de Toulouse 2 – Jean Jaurès (directrice de thèse)
Özlem DANACI YÜCE, Maîtresse de conférences en Sciences de la communication à l’Université Galatasaray, Istanbul (rapporteuse)
Pierre MOLINIER, Professeur émérite en Sciences de l’information et de la communication à l’Université de Toulouse 2 – Jean Jaurès (examinateur)
Geneviève SELLIER, Professeure émérite en Etudes cinématographiques, à l’Université Bordeaux Montaigne (rapporteuse)
Hülya UĞUR TANRIÖVER, Professeure en Sciences de la communication à l’Université Giresun (co-directrice de thèse)
Résumé de la thèse :
La série feuilletonnante occupe aujourd’hui (plus encore qu’hier) une
place prépondérante dans la production comme dans la consommation
audiovisuelle turque. Elle est à l’intersection de diverses dynamiques, d’ordres
politique, socio-culturelle et économique. Sur le plan de la production, elle est un
élément majeur du « soft power » national, la Turquie étant le second exportateur
de séries (notamment dans le Moyen-Orient) après les États-Unis. Sur le plan
intérieur, la production de série obéit aux impératifs de la concurrence, régulée par
le gouvernement, chacune des 553 chaînes de télévision (nationales, régionales et
locales) étant à la recherche d’une audience maximum. La durée d’écoute
quotidienne des Turc.que.s étant de 5h 50min., bien au-dessus de la moyenne
européenne, les séries feuilletonnantes représentent une part essentielle de la
consommation télévisuelle. Comme nous le verrons, les séries représentent en
effet près de 63% de la programmation en prime time dans les années 2013-2014.
Notre recherche est centrée sur le travail du Genre à l’œuvre dans les séries
feuilletonnantes. Nous considérons en effet que la question des rapports sociaux
de sexes est moins « particulière » que « révélatrice » d’un état de la société. Pour
ce faire, nous avons privilégié l’étude de la série Poyraz Karayel, pour des raisons
de notoriété : en 2015, la série figure en seconde position des émissions les plus
regardées. Notre approche, focalisée sur les pratiques de réception, laisse
cependant une large place au discours des producteur.rice.s de la série,
rencontré.e.s dans le cadre d’entretiens individuels. Des entretiens compréhensifs
ont ensuite été menés auprès de spectateurs et de spectatrices, rencontré.e.s sur
leur lieu de vie, pendant la diffusion de la série. Ces entretiens ont donné lieu à
des portraits, révélateurs d’une façon d’être au monde et singulièrement « d’être
au Genre ». Enfin, reprenant les points saillants des portraits, une analyse
transversale traite d’un certain nombre de thématiques comme le corps, l’amour,
la famille, etc. Ce zoom sur des pratiques singulières entend contribuer au travail
de réflexion sur les relations entre le Genre et les productions culturelles que sont
les séries feuilletonnantes, dans le cadre de la Turquie contemporaine.